Mouillage venté à Castro Urdiales

Il est 22 heures. Installée devant l’ordi, je suis occupée à raconter mon blabla sur un document Word qui ira ensuite se coller sur le blog. De son côté, Jean-Rémy lit un bouquin affalé sur un des coussins du carré. Tout est calme.

Euh enfin presque…

Car dehors, c’est carrément le dawa ! Le vent souffle dans la nuit à 30-40 nœuds avec de bonnes grosses rafales qui durent une éternité. Le voilier, coincé par son ancre, fait des va-et-vient permanents et chasse parfois du derrière… Le GPS lui ne dit mot, nous rassurant et sous-entendant que Renaissance est toujours à sa place, au milieu d’une courte baie encadrée par une digne et des falaises. Par période, la pluie tambourine rageusement sur le pont ou se fait plus douce dessalant ainsi le bateau des embruns de la journée.

Un coup d’œil à la météo ; bon le pire est dernier nous. Les grains se succèdent maintenant depuis le début de la soirée, avec des rafales qui dévalent à toute vitesse les pentes des montagnes situées devant nous. Elles semblent être spécialement venues pour nous chasser, voulant peut-être emporter avec elles le portique ou le panneau solaire.

La journée avait pourtant bien commencé. Un bon sommeil réparateur qui vous met de bonne humeur, la sérénité d’un port tout silencieux de bon matin, de bonnes céréales au p’tit dèj’ miam, un peu de temps afin de ranger efficacement le bateau, un soleil qui paressait conquérant… Que du bon pour nous permettre de larguer les amarres sur les coups de midi. En route pour une petite nav’ vers le port Castro Urdiales, à 30 milles plus loin ! Une fois en mer, v’là les réjouissances qui commencent. Le vent souffle léger mais encore en plein dans le nez. Commence à y’en avoir marre ! Le moteur nous propulse sur une mer toujours quasi plate. Le soleil se laisse peu à peu intimider par les nuages ambiants qui finissent bientôt par l’engloutir complètement. Hum fait froid d’un coup.

Nous faisons route silencieusement sous un ciel qui se charge peu à peu. Il pleuvra à trois reprises mais le soleil ressurgira de sa cachette pour nous accueillir à destination… Tiens, les poissons sont particulièrement contents aujourd’hui et sautent de tous les côtés !

Le château de Santa Ana se rapproche et au loin, nous apercevons les cheminées de Bilbao.

Nous entrons dans le port en vue de mouiller à côté des corps-morts mais cela se révèle vite impossible car la zone de bouées s’est agrandie. Il est peut-être possible de se mettre sur l’une d’elles mais il faudrait auparavant descendre du bateau pour aller poser la question au Club Nautique. Trop enquiquinant, nous mouillerons devant la plage de Brazomar juste au sud-ouest du port.
Le coin n’est pas mal du tout, les alentours sont jolis et nous sommes bien protégés de la houle. (Même toute légère, une houle est une houle ! Et elle viendra inévitablement saboter votre repos durant la nuit !)

Allé, plouf. L’ancre est envoyée par 6-7 mètres de fond. Etant seuls à l’ancre, nous balançons presque la totalité de la chaine comme ça si le vent se lève… Et vingt minutes après être installés, la pluie nous tombe dessus à grosses gouttes.

Le ciel tout noir et le fait de ne pas être du tout protégés du nord nous font prendre une météo pour savoir à quelle sauce nous allons être mangés cette nuit. Aïe ! Mauvais, très mauvais ! Gros gros coup de vent dans les heures prochaines jusqu’à 53 nœuds !

Puta*nnn, bon que faire ?  Ca y’est le vent d’ouest et sa pluie nous cognent, nous sommes en plein dedans. Subir et encaisser la colère d’Eole au mouillage ? Ou fuir et prendre la direction d’une marina de Bilbao à 10 milles plus loin ?

La chaine tient bien pour le moment donc nous décidons de rester. En effet, nous ne souhaitons pas faire une tentative imprudente pour trouver un refuge alors que ce mouillage en est finalement peut-être un. Et puis, deux heures de mer là maintenant tout de suite avec ces moutons sur la ligne d’horizon, euh nan merci quoi.

Nous croisons les doigts pour ne pas avoir de casse ou de gros soucis, genre une ancre qui nous lâche… La nuit ne sera donc pas reposante ; je pronostique ainsi trois ou quatre réveils obligatoires pour voir où nous en sommes ! Pff.

Bandes d’idiots, pourquoi ne pas avoir repris une météo dans la journée sans se contenter de celle d’hier ? En prime, une météo espagnole et sachant que vous y comprenez que dal ! Ah ah vous voilà servis ! Cela vous apprendra à relâcher votre attention à deux jours de l’arrivée… La mer, c’est pas du tout cuit ! Et ce n’est pas parce que ça fait trois jours que la météo se plante dans ses prévisions qu’il faut faire l’impasse dessus en négligeant de la prendre !

Bon, bah on saura demain ce que cette coquille de noix a dans le ventre et ce qu’elle est capable d’encaisser au mouillage… Si demain entier, demain Hendaye ! :)

Ah nous captons à la radio qu’en France, ce n’est pas la joie non plus. Alerte orange et rouge dans de nombreux départements pour pluie et orages !

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