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L’attente au Marin

20 jours déjà que nous sommes arrivés en Martinique…

Renaissance a ainsi rejoint ses compatriotes au mouillage du Marin. Énorme mouillage que voilà ! Nous sommes dans un cul-de-sac hyper bien protégé, entouré de mangrove, qui accueille grosso-modo plusieurs centaines de bateaux à l’ancre ou sur bouées et près de 650 aux pontons de la marina. Ça en fait du plaisancier hein !

Au mouillage, quelques locaux et résidents mais surtout un grand nombre de voiliers de passage. Au port, on retrouve les bases de toutes les principales boites de location et de charter. Rien ou presque d’authentique dans la ville aux alentours qui est maintenant devenue une station balnéaire entièrement tournée vers le nautisme…

Mouillage pluvieux

Pour notre problème de gréement, nous nous sommes rapprochés du bonhomme spécialisé (sympa comme un pou sur la tête) et progressivement nous démontons câbles par câbles pour réinstaller les neufs. On (je) remercie au passage les précédents et vieux proprios de Renaissance qui avaient installé deux winchs électriques à bord ! Cela facilite actuellement beaucoup les nombreux aller-retours de JR dans la mâture…

Et pour ce faire, nous sommes allés trois nuits au port pour nous rapprocher de l’atelier. Faut dire qu’au mouillage, on est assez loin en annexe de la marina et de ses chantiers. Amarrage sur corps-mort devant et cul au ponton, un matelot nous aide à la manœuvre. Si vous ne voulez pas passer votre journée derrière la VHF à attendre qu’on vous appelle sur le canal 9, faut réserver par mail bien à l’avance… Si on passe sur l’espèce de pouf hautaine à la réception, l’accueil est normal. Ni sympa, ni horrible contrairement à tout c’qu’on peut entendre. Le prix de la place pour nous est de 18 euros/jour, eau et internet (très cher ; 12 euros les 10 h) en supplément… Et oui retour en France, tous les wifis sont fermés ou payants !

Lui aussi va avoir besoin d’un gréeur…

Sinon concernant le reste, la bande anti-UV du génois complètement décousue a été reprise par un voilier. Pour notre soucy de pièces cassées, c’est simple ; aucuns ships ne sont capables de nous les fournir. Ah, c’est ça d’avoir acheté un vieil anglais…

Faut voir maintenant si on peut commander direct chez le fabricant.

Bon, c’est mort pour la pièce du guindeau. Il faut qu’on se débrouille nous-même. Problème Simpson-Lawrence a été racheté et va trouver maintenant la bonne pièce avec les anciennes références ahah… J’attends la réponse d’un fournisseur anglais qui n’a pas l’air de vouloir se prendre la tête pour me renseigner. Sinon, peut-être trouver un bonhomme qui pourrait nous la tourner ?

Pour notre poignée de frigo pétée, le constructeur ne fait pas. Faut racheter la porte complète ! Mais bien suuur……. On laisse tomber, ça restera comme ça.

Les deux moteurs ont eu leurs révisions et les manettes HB sont introuvables ici. A voir sur le net à l’étranger aussi…

Si vous ne voulez pas être emmerdé par le changement d’une pièce de wc marins, oubliez le modèle sealock de RM69. Introuvable depuis qu’on a quitté le territoire français ! Mais ôh bonheur commandable ici… On patiente donc. Jabsco le concurrent, on le trouve partout lui.

Et pour finir sur le carénage et sa manutention, on s’est renseigné. Faut compter 700 euros ici sur Carenantilles. Mêmes tarifs qu’à Hendaye… La salade qui a envahit notre coque attendra donc bien encore un peu. Tant pis, on continuera à s’trainer en mer…

Donc voilà pour le côté technique, ça avance… très peu finalement.

Tartane, côte au vent…

On s’est aussi occupé du matou. Yoda est passée sur le billard il y a quelques jours et tout s’est bien déroulé. On a récupéré notre shootée au miaou désespéré l’après-midi même. Va bientôt falloir qu’on y retourne pour lui enlever les points, enfin si elle ne s’est pas tout arrachée avant hum…

Nous avons également passé quelques journées à arpenter les environs pour déposer nos CVs dans l’espoir de décrocher un boulot l’été à venir. J’ai en effet demandé un renouvellement de ma dispo pour un an puisque maintenant on le sait, de toutes façons, nous ne serons pas rentrés à tant à Hendaye pour que je puisse réintégrer mon poste.

Et pour l’instant, et étonnamment, c’est pour moi que ça bloque. Jean-Rémy aurait du travail mais aucuns hôpitaux ou structures, à proximité, n’ont de poste à pourvoir. C’est un peu le retour à la réalité… On pensait naïvement que ce serait assez facile de trouver du boulot dans nos branches, du moins comme en France quoi. Et bah non, c’est pas le cas. Bon j’attends encore quelques réponses, faut que j’en relance aussi, à voir quoi…

Campagne sur la Caravelle…

Et puis, on a loué une voiture pour nous échapper un peu de tout ça et pour découvrir l’intérieur des terres (Promolease 30 euros/jour). C’est qu’on commence un peu à tourner en rond ici… Tiens, on a retrouvé avec le parlé français et les gros supermarchés remplis de bouff’, les grands axes routiers, la forte circulation et les enseignes publicitaires placardées à tout va ! C’est vrai que plus au sud, y’a pas d’pub ! (roh la rime !) et que ça n’manquait pas vraiment…

Voilà, c’est tout pour le moment. Je vous laisse sur quelques autres photos martiniquaises…

Petite anse

Anse Charpentier…

La Trinité

Vers l’Ajoupa Bouillon, commune la plus humide de Martinique…

Sur Saint-Vincent

Les Grenadines ; l’eau turquoise et les plages blanches, c’est fini ! Nous sommes à présent sur une grande île de 400 km2 au relief très escarpé et aux plages nettement  moins claires. Rajoutez à ça une mauvaise réputation qui lui colle aux basques, des mouillages aux fonds accores, et vous obtenez Saint-Vincent ! Une île verdoyante, sauvage, préservée, et aussi… le potager des Antilles à la terre volcanique très fertile…

La traversée de Bequia à Saint-Vincent s’est bien passée et nous a même apporté un petit thon. Au départ, nous avions décidé de prendre une bouée ou de mouiller sur la côte sud au niveau de Young Island mais finalement, on a changé de plan. C’est qu’on était bien sur ce bord là et puis le vent nous conduisait direct sur Petit Byahaut. Je consulte ma paperasse. « Toute petite baie isolée, nature, plage, quelques cocotiers, un resto abandonné… » Aller c’est parti ! Mais une fois sur place, pas moyen de mouiller : trop de fond ! De plus, trois autres bateaux sont déjà installés. Tant pis pour nous, nous reprenons notre chemin et pointons l’étrave dans Buccament Bay. On y trouve un mini coin possible pour mouiller avec 6-7m de fond mais on hésite un peu. On ne le sent pas trop, c’est proche de la route et des cailloux et puis on fait un peu tache ici en fait. Au centre de la baie : 80 m de profondeur ! On passe…

A deux milles de Wallilabou, nous nous faisons alpaguer par un boat-boy qui nous propose une bouée dans la célèbre baie. Devant notre refus, il exige qu’on le tracte pour le ramener à terre. Connaissant les pratiques, on refuse. Et puis deux autres assez pressants nous sautent également dessus… Là encore non merci. C’est alors que nous découvrons à côté de Wallilabou une petite baie où les fonds sont corrects pour mouiller. Deux bateaux sont sur bouées mais il reste largement de la place. 4m et la pioche est posée yé ! (Non sans râler intérieurement contre les bonhommes qui nous cassent les pieds en restant collés en bateau pendant toute la manœuvre !) Dès qu’ils voient que nous sommes ok et que nous n’aurons pas besoin de leur aide, ils s’en vont chercher un autre bateau qui passe au large… Premier arrivé, premier servi !

Coco géant !

Ensuite, c’est un peu le défilé.

En une demi-heure, nous sommes sollicités une bonne quinzaine de fois pour des fruits-légumes, des bijoux pour moi la madame, encore des fruits, un guide pour vadrouiller dans l’île, du pain… Non merci, on a à manger. « Ah tu m’en donnes alors ! » Du poisson aussi… « Mais si le chat il en veut du poisson ! » Arf, non, c’est pas du poisson qu’elle veut. Yoda est encore en chaleur et du coup, elle rameute tous les bateaux et les vendeurs qui passent. Elle n’est vraiment pas aidante sur ce coup ! :)

Aigrette pique-boeuf

Ouh la sal’bête ! :)

Nous installons une deuxième ancre à l’arrière afin de limiter notre rayon d’évitage et profitons d’un sympathique coucher de soleil… Peut-être notre premier rayon vert pour ce soir ? Et… non loupé !

Le lendemain, nous partons faire un tour dans le petit village de Kearton. Les gens sont sympas ici, tout le monde nous salue et nous sentons aussi quelques regards curieux. Ils nous demandent où nous allons et si nous sommes juste en train de nous promener…

Maison du village

Nous prenons une route au hasard et nous nous retrouvons à dégouliner de sueur sur un sentier qui grimpe raide. Nous croisons quelques vaches ainsi que des chèvres qui broutent parmi les arbres fruitiers méga hauts. Tout est vert et foisonnant, c’est top !

Cueillette

Arrivés devant une baraque où une poupée chauve et mutilée est crucifiée sur une croix, on s’dit que c’est peut-être le moment de rebrousser chemin… :)

Bequia prononcé B…

Après les Tobago, nous avons fait un petit stop à Canouan, en se posant devant Charleston. Nous nous sommes pris de sacrées grosses rafales en arrivant et même encore alors que nous étions ancrés. L’eau turquoise était trouble et laiteuse, et une longue houle rentrait dans le mouillage. Pas terrible quoi. Peut-être était-ce pour ça que nous n’étions vraiment pas nombreux à l’ancre… :)

Donc après ça, sommes partis direct sur Bequia, en laissant tomber au passage Mustique, l’île des milliardaires.

Menteurs sont ceux qui nous disaient que ce serait du travers pour remonter les Antilles ! Ce fut évidemment encore une traversée au près serré et ma foi pas mal gérée ! Avec ces 15-25 nœuds de vent pas très stable, nous étions génois enroulé et 2 ris GV. La mer était peu formée donc ça allait. Et c’est en début d’après midi que nous sommes arrivés sur Bequia, dans l’Admiralty Bay.

Là encore, la zone de mouillage est énorme. Il y a juste le chenal des cargos à laisser clair… Donc en gros, on peut balancer l’ancre soit au nord (tenue réputée très médiocre), soit au fond de la baie devant le village de Port Elizabeth (encombré, beaucoup de bateaux et de corps morts), soit devant la plage de Margareth bay (plus loin mais plus tranquille), soit devant Lower Bay (encore plus loin et avec des patates de corail…).

On a choisit Margareth Bay et nous avons mouillé sur un fond de sable dur dans lequel les ancres peinent à crocher. Le vent est encore très fort avec des rafales impressionnantes.

Joli front de mer…

Un coup d’œil dehors vers 23h nous permet de voir que le gros cata arrivé tout à l’heure et mouillé normalement bien devant nous, a chassé, et se retrouve sur notre bâbord tout à côté ! C’est reparti pour un remake des Tobago !!!? Il semble maintenant ne plus reculer mais les rafales de vent font faire des embardées aux bateaux qui ne réagissent pas de la même façon. Monsieur du cata semble vouloir attendre qu’on touche avant de se bouger les fesses pour remouiller. Ah enfin, il se décide et remouille… J’sais pas comment il s’est débrouillé mais à présent son nez n’est pas loin de notre portique. Bon aller, ça devrait le faire pour la nuit…

Le lendemain, z’ont disparu.

Notre voisin tribord chasse, son bateau copain vont chercher l’équipage à terre et tente de remouiller. Une fois non, deux fois non, trois fois… Ils ne crochent pas. Sont encore à la manœuvre quand nous partons faire un tour en ville.

En chemin, on se fait héler par un cata français un peu en stress qui nous demande : « Ah c’est vous le bateau qui a été abimé !? » Euh, non, pas à Béquia du moins… Hum y’a du y avoir du bateau tamponneur ici aussi…

Retour sur le bateau après une très rapide vadrouille à terre…

Notre voisin a finalement remouillé. Problème, il se retrouve à 10-15m devant nous ! Arf désespoir… Nous ne sommes pas rassurés sachant qu’il a chassé deux fois depuis hier et que son ancre a des difficultés pour crocher… Enhardie par notre déboire aux Tobago et par celui qu’on a évité la veille, je lui fais signe que non, ça n’va pas et que nos bateaux sont trop près. (Chose qu’on n’osait pas faire avant, partant du principe que les autres doivent se rendre compte eux-mêmes qu’ils sont trop prêts… Temps Ré-Vo-Lu ! :).

Il me lance un « Don’t worry » et fatigué, il se résout finalement à prendre une bouée de corps-mort…

Quand les piafs la narguent…

Yoda pas contente, s’en va grimper au mât défendre son territoire ! Non mais !

Mayreau tout petit

Il fait nuit et mon cerveau est embrumé, j’ai passé une nuit trop pourrie à gueuler sur notre excitée de féline. Habituellement, elle a quand même la décence de bien vouloir attendre le lever du soleil pour commencer à nous escalader dans le but de sortir par le panneau de pont de la cabine. Tout en défonçant au passage la moustiquaire… Ses tentatives étant souvent ratées, elle retombe sur nous toutes griffes dehors alors malheur (et douleurs !) si nous ne sommes pas calfeutrés sous la couette… Mais voilà, là c’est autre chose. Notre Yoda a ses premières chaleurs ! Bon à 8 mois, fallait bien que ça arrive un jour ou l’autre mais nous pensions en fait que nous serions déjà arrivés en Martinique et qu’on serait passé par la case « couic » du véto. Trop tard, c’est pour ici et pour maintenant ! Nous avions déjà un matou communicatif et pot de colle mais là c’est carrément l’horreur ! Pire qu’un gosse qui chiale, elle est maintenant capable de réveiller tout le mouillage… Aaah pourvu que ça ne dure pas trop !

Sinon, quelques bords toujours au près serré, un gros grain pluvieux plus tard, et nous voici sur la petite île de Mayreau, confetti tout vert d’à peine 3 km2. N’ayant pas du tout envie de faire du touche-touche avec les autres bateaux, nous boudons Salt Whistle Bay et décidons d’aller poser l’ancre devant Saline Bay. Nous y trouvons un vaste plan d’eau abrité et bordé d’une longue plage dorée. Sous l’eau, pas mal d’herbiers mais nous parvenons tout de même à planter notre pioche dans un patch de sable…

Saline Bay, c’est aussi le mouillage principal de l’île. Un gros paquebot croisière est également ancré là pour la journée et déverse en continu ses touristes qui envahissent alors bruyamment la plage pour un barbeuc géant. J’vous laisse imaginer le truc !

Ponton pêchou, ponton visiteur. Nous débarquons à terre pour une visite de l’île avec tout d’abord une bonne grimpette jusqu’au mini village situé tout en hauteur (seulement 250 habitants).

Un des restos du village…

Un coup d’œil sur l’église du père Divonne, ce bonhomme qui a solutionné le problème d’eau douce de l’île en lançant la construction d’un grand récupérateur d’eau de pluie collectif, et nous continuons plus au nord… Enfin, nous arrivons en bout de sentier et une jolie vue sur les Tobago Cays s’offre à nous.

Archipel de cinq îles désertes entourées d’une grande barrière de corail, c’est un peu le joyau des Grenadines… Impossible d’y passer à côté. La décision est prise ; demain, nous irons y tremper notre quille ! :)

Plus joli après les grains…