La tuile en partant

Déjà cinq six jours que nous sommes à Cienfuegos, il est grand temps de quitter la civilisation pour découvrir les petites plages et l’eau turquoise des cayes du sud.
Mais avant ça, nous devons rejoindre la marina pour un plein d’eau, de gasoil et pour récupérer notre despacho de sortie.
Il nous aura fallu poireauter pratiquement une journée entière avant que le ponton carburant se libère, et encore, à moitié. Les pare-battages et les amarres étaient en place depuis un moment. Il ne restait plus qu’à y aller. Dès que la place fut libre, nous nous sommes grouillés de relever l’ancre pour atteindre le ponton. Mais là gros souci : impossible de remonter les dix derniers mètres de chaîne et de ramener l’ancre au bateau ! Mais impossible de chez impossible, chaîne tendue à la verticale ! On a tenté de rallonger et de reprendre la chaîne selon différents axes mais rien à faire… Pas le choix capitaine râleur, tu dois plonger et aller voir ce qui se passe là dessous ! L’eau est maronnasse sur un fond de vase et le soleil n’est plus bien haut dans le ciel. Heureusement, le vent est encore calme. Quelques minutes plus tard, Jean-Rémy remontera avec le verdict : la chaîne a fait un tour mort autour d’un gros bloc de béton, le genre de truc qui servait peut-être de lest à un ancien corps mort. Pire, la verge de l’ancre est engagée sous le bloc dans le sens contraire à notre traction, la chaîne passant en dessous, puis au dessus, puis en dessous… Ce bazar arf !

Après avoir essayé de multiples choses pour nous dégager de là en un seul bout, nous sommes contraints de couper nos dix premiers mètres de chaîne. Mais juste avant, nous avons croché un mousqueton + une amarre sur la tête de l’ancre et repris le tout sur un des taquets de devant. Là, nous avons alors donné plein gaz en marche arrière plusieurs fois en tirant comme des tarés sur l’amarre. Rien n’y faisait. Mais au bout de la sixième fois et alors que nous allions abandonner et partir sans notre ancre, enfin, je sens un à-coup et il s’avère que nous reculons sur le Amel de derrière ! Miracle ! Le mousqueton a pété ? Non non ! C’est bien notre Delta qui remonte au bout de l’amarre et les premiers mètres de chaîne suivent ! Youhou ! Bon c’est pas que mais on y va maintenant à ce ponton carburant !? Cinq minutes plus tard, nous sommes devant la pompe mais évidemment la capitainerie est à présent fermée héhé. Pas d’eau non plus, il faudra patienter jusqu’à demain 8h pour faire les pleins. Ce qui ne nous arrange pas vraiment puisque nous avions prévu de partir très tôt demain pour rejoindre les îlots du sud-ouest situés à 50 milles de nous et que l’arrivée de jour est vivement conseillée, sinon obligatoire ! Bon, patience…

JR remettra l’ancre à sa place sur le guindeau et du coup, nous ne possédons plus que 50-60 mètres de chaîne au lieu des 60-70 initiaux. (Je ne sais plus trop exactement) Ce qui n’est pas bien grave et largement suffisant. Les mouillages avec plus de dix mètres de fond étant finalement très rares. Pour l’ancre et dans le pire des cas, nous avions toujours notre ancienne CQR amarrée au fond d’un coffre prête à prendre le relais si besoin…

Un orin n’aurait été d’aucune utilité sur ce coup. En fait, au mouillage de Cienfuegos, les bateaux bougent pas mal autour de leur ancre. Le matin, le vent vient de terre, l’après-midi de mer. Effet de brise thermique en puissance du au relief et aux montagnes de la sierra de l’Escambray toute proche. De plus, il y a quelques jours, nous nous sommes pris un énorme grain ! Le truc de 40 nœuds a duré facilement une petite demi heure et a pris tous les voiliers par surprise. Les tauds volaient, les derniers bateaux arrivés dérapaient, des trombes d’eau s’abattaient sur nous… La folie je vous dis pas ! Et un peu la frousse avec les éclairs qui zébraient le ciel et le tonnerre qui grondait. De plus, ça a levé un vilain et gros clapot qui arrivait jusque dans la marina. On voyait les mats danser et les bateaux sauter. Je pense qu’il y a eu plusieurs équipages qui ont du avoir quelques sueurs froides, les quais étant fixes et en béton bien agressif… Tout ceci a donc sûrement contribué à nous emmêler et bloquer un peu plus la chaîne autour du bloc.

Ah et si vous passez dans le coin, éviter donc les ennuis en posant votre ancre très loin de la position (faut que je complète) ! :)

En deux bouts, mais yes on a tout remonté !

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Un commentaire pour “La tuile en partant”

  1. Gwendal dit :

    Z »avez eu de bol, mais ça finit bien. C’est l’essentiel.

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