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A Savannah Bay

Nous venons de passer deux jours cachés derrière Prickly Pear Island à attendre que les alizés s’essoufflent un peu. Vent de 20-25 nœuds avec plein de grains à n’en plus finir. Le ciel est régulièrement dégueu et le temps morose incite à ne rien faire. Un vrai temps de pauchon de cochons !

Mais bon, faut s’bouger. Nous avons l’obligation de nous mettre en règle et de déclarer notre entrée. Sur Virgin Gorda, on peut effectuer ses formalités à Spanish Town, ainsi qu’à Gun Creek dans la baie de Gorda Sound où nous sommes. Nous relevons l’ancre pour aller mouiller à proximité de Creek village. Comme cette baie est petite et ouverte plein Est, je reste à bord en surveillant la tenue de l’ancre pendant que JR prépare son plus bel anglais et se dévoue pour aller à la rencontre des customs & immigration. Une heure plus tard, il revient avec le précieux sésame en pestant contre les deux nanas pas très sympathiques à qui il a eu affaire. Prix des formalités aux BVI : 19 $US. Bonne nouvelle, je m’attendais à pire !

Surprise, nous avons revu le gentil couple d’allemands que nous avions rencontré à Madère il y a un an et demi. Depuis on se croise de temps en temps. Marrant de voir comme on se suit. A Marigot, c’est un bateau avec qui nous étions ensemble en Galice qui était mouillé juste devant nous. En fait, il y a certains voiliers qu’on retrouve tout le temps…

Après ça, nous sommes retournés vers Prickly Pear pour mouiller à côté de Vixen Point où nous avons bénéficié d’une connexion Internet gratuite nommée « Wifi for boats ». Magnifique, autant dire qu’on apprécie grandement cette délicate attention :)

Le lendemain, Renaissance est de nouveau en route sous génois seul pour rejoindre le mouillage de Savannah Bay. L’entrée n’est pas balisée, il faut contourner une barrière de corail mais cela se fait relativement bien avec le soleil suffisamment haut. Par contre, gare aux patates derrière !

Cette baie est très jolie et peu fréquentée. Renaissance y était seul… le pied !

Balade sur la plage et baignade dans le corail… Quelques jolies choses au fond de l’eau mais dommage que le gros banc du centre soit en grosse partie mort. Heureusement, on aperçoit déjà quelques repousses…

Ce soir, nous nous coucherons tôt ! Je suis en train de motiver JR pour qu’on se lève demain à 6h afin d’arriver dans les premiers sur LE site hyper touristique des Iles Vierges ! J’ai nommé : les Baths !

Je disais gare aux patates !

On a touché la Grosse Vierge

:) Ok, c’est pas très jojo comme titre mais c’est pourtant ça ; nous venons tout juste d’atterrir sur Virgin Gorda ! C’est la toute première île au nord des BVI (British Virgin Islands) et donc notre objectif en partant ce matin de Saint Martin.

Nous avons quitté l’île française avec seulement 15 minutes de retard sur notre timing, ce qui est plutôt pas mal ! Oh je pourrais même pousser jusqu’à dire que nous sommes fiers de nous ! 5h15, nous quittions Marigot et nous nous élancions sur les flots. On s’est grave pelé les miches pendant une heure et demi jusqu’à ce qu’enfin le soleil veuille bien se bouger. Aux Antilles, on claquait des dents c’est dire… Ensuite, au fil de la journée, bah on s’est plaint et re plaint qu’il faisait… trop chaud ! Comment ça jamais satisfaits ? Mais non, mais c’est à cause de la loi du tout ou rien. On aimerait juste un peu de modération c’est tout ! :) Nous avions l’air de deux nomades du désert la tête et le buste emmaillotés dans des tissus et des foulards pour nous protéger de l’astre solaire. Bon quoi qu’il en soit, nous avons eu beau temps et belle (moyenne) mer tout le long du chemin.

Grouille toi !

Miracle, un seul mini grain a croisé notre route. Un truc, ridicule de superficie, mais qui nous a envoyé deux trois belles rafales et quatre gouttes de pluie… Un peu de ¾ arrière et beaucoup de ciseau ! Avec un génois sur un super enrouleur, le tangon est tout de même bien plus facile à gérer. Notre vitesse sur l’eau était bonne : 6,70 de moyenne. Du coup, sommes arrivés un peu plus tôt que prévu et nous n’avons pas pu nous empêcher de penser qu’on aurait pu dormir une heure de plus raa ! Mais bon à trop tirer sur la corde…

Vers les 17h, Renaissance s’avançait dans le chenal d’entrée de Gorda Sound, très grande échancrure au nord de Virgin Gorda. Crevés, nous n’avons pas été bien loin et avons mouillé directement derrière le petit relief de Prickly Pear Island par 3 à 4m de fond.

Bienvenue aux Iles Vierges ! Pour vous dresser le tableau, les BVI sont un petit archipel composé d’une cinquantaine d’îles et îlots avec un peu de volume et de nombreuses petites criques pour y poser son ancre. On dit que les Vierges sont aux Américains ce que sont les Grenadines aux européens, mais en plus compact et en plus sec ! Un joli bassin de navigation où on peut trouver un abri tous les 3 à 4 milles, parfait ! Soucy, le nombre de bateaux de loc’ au mille carré dépasse largement tout ce qu’on a pu voir auparavant ! Des centaines de voiliers gravitent autour de ces îles et bizness’ oblige, nombre de mouillages sont maintenant remplis de bouées payantes et bien évidemment, elles occupent souvent les meilleures places.

Je pense donc que notre séjour aux BVI va consister à tenter de trouver de jolis petits coins pas trop fréquentés par les bateaux de loc et où l’ancrage est encore possible !

C’est parti pour une petite semaine à profiter de ces eaux…

Mouillage à Prickly Pear

Saint Martin, missions accomplies

Ça y est, l’enrouleur est en place ! Même pas une petite demi journée n’aura été nécessaire à JR pour l’assembler et le monter. Nous avons du prendre une place au port pour faciliter le travail et pour bénéficier d’une zone dégagée afin d’étendre l’étai au sol. Le génois est également à poste même si nous avons un petit peu bataillé pour le hisser. En effet, la ralingue passait limite dans le rail… C’était juste, on a eu un bon coup de chaud en pensant ne pas y arriver mais finalement tout est ok ! :)

Nous avons aussi acheté une grosse recharge d’unités pour le téléphone Iridium et là autant dire que ça vaut vraiment le coup ! Nous avons bénéficié d’une bonne remise par rapport au même produit acheté en France, pratiquement 200 euros d’écart ! Oui, Saint Martin, c’est le bon plan pour préparer son bateau. Du moins dans les environs… sinon ça reste encore et toujours Internet ! Notre nouveau numéro est dispo dans la page contact si vous n’avez pas reçu mon super mail. :) Pour les initiés, on ne passe plus par Skyfile mais par Speedmail et c’est le magasin (Budget) qui se charge lui-même de vous l’installer sur l’ordi. Ché pas trop c’est quoi la différence, mais paraît qu’c’est mieux. On leur fait confiance, pour nous, tant qu’ça fonctionne…

Voilà, sinon pour l’avitaillement, on trouve son bonheur chez Auchan qui s’appelle ici US Import (?) près du pont avec dinghy dock tout à côté. Une laverie en self-service crado est située juste en face. Tout est pratique !

Sinon on n’aura pas vu grand chose de l’île… Toute façon, je ne sais pas s’il y a réellement quelque chose à voir en dehors des boutiques et des magasins de change. Paraîtrait que Grand-Case, petite station balnéaire au nord, est plus sympa…

L’heure est au départ. Lorsque nous avons fait notre clearance de sortie, la marina nous a fait cadeau d’une nuit, c’est gentil et on les remercie !

Petit stress pour sortir de notre place de port, car cul sur bouée et vent qui nous rabattait sur le voisin, mais Ras, nous étions à l’heure pour l’ouverture du pont. D’ailleurs, nous l’avons franchi en vestes de quart car un gros grain venait de nous arroser copieusement. Nous avons retrouvé la baie de Marigot et avons remouillé l’ancre à peu près au même endroit qu’à notre arrivée.

Le lendemain, mini navigation test pour tirer quelques bords avec notre génois sur enrouleur. Tout est clean, nous pouvons enfin nous dé scotcher de Saint Martin et continuer notre bout de chemin…

Pour rejoindre les Iles Vierges Britanniques, il faut tabler sur 80 milles. Nous avons le choix de partir en soirée et naviguer de nuit, ou de partir très tôt au petit matin. Le temps n’étant pas franchement sympathique en ce moment, nous prévoyons donc de partir vers les 5h et de naviguer au grand jour…

On table sur 6 nœuds de moyenne donc demain 18h, normalement nous serons chez les british…

Ensuite, grosses grosses interrogations ! Notre future route n’est toujours pas claire dans notre esprit… Un jour c’est pile, le lendemain c’est face !
Sud ou nord de la République Dominicaine ? Sud.
Stop à Haïti alors ? Pourquoi pas.
Comment prendre Cuba ? La logique, le vent et les courants veulent que l’on navigue dans le sens des aiguilles d’une montre.
Alors le Sud ? Plus abrité avec de nombreux mouillages isolés mais… très (trop ?) long ! Près de 500 milles de côte ! Cabotage ou course contre la montre en trois petites semaines ?
Ou nord ? Plus difficile, côte au vent, moins sympa, Marine de Guerre partout face au grand géant, mais… pas obligé de se taper tout le chemin et hop direct sur les Bahamas !
Moitié moitié alors ?
Remonter Cuba par la pointe Est (plus difficile mais plus rapide) ou par la pointe Ouest (plus facile mais beaucoup plus éloignée, et la Havane…) ?
Si on a le temps on fait le Sud, sinon le nord !
Oui mais si on fait le nord de Cuba, on ne devrait pas faire le sud de la République Dominicaine ! Mais plutôt le nord aussi pour ne pas avoir à remonter le Windward passage… En plus là-haut, il y a les baleines !
Donc si on fait le nord, faut passer aussi au nord de Puerto Rico juste après les Iles Vierges ? Je croyais qu’on avait dit qu’on faisait les Vierges sud… C’est pareil !
Bahamas à 300 $ le visa, Bahamas discrets ou pas de Bahamas du tout ?
Euh quoi 5000 milles en 5 mois t’es sûr !? Eurk, on va s’en dégoûter là… non ?
Faut s’décider c’est demain les Vierges !
Off, on verra quand on y sera ! Ok mais oouu ?
Hein ?!

Marigot, au boulot !

Merveilleuse petite navigation de 25 milles… Vent aux trois quarts arrière, beau temps, un peu de monde sur l’eau. En chemin, quelques caillasses disséminées ici et là, Sint Maarten et son fameux aéroport quasi sur la plage puis encore quelques bords à tirer pour rejoindre notre nouveau point de chute…

Saint Martin est une île partagée entre deux pays, un coté français et un côté hollandais. Du fait d’une très forte influence (et affluence) américaine, l’anglais est couramment parlé et le dollar américain est accepté partout. Un grand lagon intérieur occupe la partie ouest de l’île, lui-même divisé en deux.

Nous avons rejoint le port de Marigot, principale agglomération française. Le mouillage est vaste et nous comptons une bonne cinquantaine de bateaux à l’ancre.

Le lendemain, nous sommes partis à terre faire les formalités d’entrée et nous mettre en quête de matos pour le bateau.

Je n’vous raconte pas le voyage en annexe par 20 nœuds de vent et clapot présent ! Nous sommes arrivés (encore une fois) trempés de la tête aux pieds pour rejoindre la capitainerie et nous enregistrer. Mais auparavant, il nous aura fallu traverser toute la zone des bars-restos sur le port… La honte un peu ! :)

Il faut savoir qu’à Marigot, il y a deux marinas, une bourge à l’extérieure, une petite dans le lagon. Selon radio-ponton, la marina bourge ferait maintenant payer une redevance de mouillage (officieuse) pour tous les voiliers simplement ancrés dans la baie. Ils factureraient également la clearance plus chère, auraient un dinghy dock payant, un accès aux douches/laverie avec carte à 30 euros + 40 de caution… Bref, ça s’engraisse ! C’est donc tout naturellement que nous nous retrouvons dans la petite marina du lagon, à l’accueil très sympathique. Les formalités sont à 5,5 euros et plusieurs ordi sont à disposition.

Au bout de deux jours à nous mouiller comme jamais à chaque voyage en piscine flottante, on décide de rentrer dans le lagon et de se mettre sur bouée. A 45 euros la semaine, ça nous paraît correct et puis on se dit que ça compensera largement l’inconfort et l’essence utilisée dans les allers-retours en étant resté au mouillage extérieur…

C’est qu’elle est fraiche en plus ! :) >

Pour entrer dans le lagon, il faut passer le pont de Sandy Ground qui ouvre trois fois par jour. Il existe également un pont côté hollandais à Simpson Bay, ainsi qu’un troisième tout nouveau en plein milieu du lagon.

C’est donc un peu après 9h que nous avons amarré Renaissance sur deux bouées de la marina Port la Royale, aidés par le jeune du port. L’eau y est moins claire (bien qu’on aperçoive les raies léopard sous le bateau), nous avons les odeurs en plus, mais nous sommes au calme et c’est beaucoup plus pratique pour nous déplacer. De plus, nous captons un mini wifi gratos, tout bénef !

Saint Martin étant un port franc, c’est donc la Mecque du shopping en duty free ! Des boutiques de luxe, de bijoux et de fringues pour certains, de l’accastillage et des nouveaux accessoires nautiques pour d’autres…

Cette escale sera pour nous avant tout technique puisque nous prévoyons quelques petites améliorations pour le bateau.
> Priorité à l’enrouleur de génois ! Et oui, finalement, après seulement quelques mois sans, on y revient. Pour la facilité, le confort et l’entente à bord… ;) Ah pour la sécurité de pouvoir réduire rapidement aussi et ne pas être coincé lorsqu’on est tangonné !
> Une bonne recharge d’unités pour le téléphone iridium en prévision de Cuba et de la transat retour…
> Un nouveau palan de GV car notre actuel est en train de partir en miettes…
> Recharge complète des bouteilles de gaz (15kg au total)
> Achat des guides nautiques et des pavillons de courtoisie manquants…
> Encore un gros avitaillement en prévision de Cuba (pas grand chose là-bas), Bahamas/Bermudes (denrées plus chères) et de la transat… Utopique d’espérer conserver de la bouffe dès maintenant pour la transat ?
> Quelques vérifications ou révisions également à faire… Tête de mât, moteur, pilote, barre, la totale en fait… En effet, on part du principe que ce sera ensuite difficile de trouver des ships ou des pièces manquantes. Difficile ou trop cher !

Bref, c’est l’heure du check up pré transat’ retour !
Voilà, on espère faire tout ça rapidement pour repartir très vite, et dans l’idéal en évitant les moustiques porteurs de Chikungunya ! Saint-Martin en étant au stade d’épidémie et le quartier le plus touché étant celui de Sandy Ground…

Direction d’abord le gréeur afin de voir pour un nouvel enrouleur. Pas de pot, il vient d’être dévalisé ! Il n’a plus rien de dispo sauf un Facnor mais le tambour et le profil sont trop gros et JR ne semble pas trop emballé. De plus, on se demande pourquoi ses prix sont aussi élevés qu’en Guadeloupe et qu’en Martinique alors qu’ici il n’y a ni octroi de mer, ni TVA hum…

On trouvera notre bonheur chez un des deux gros ships du coin. Ce sera donc un Harken mieux profilé (encore que), mieux réputé et surtout plusieurs centaines d’euros moins cher !

Seul souci, pas en stock non plus. Nous nous résignons donc à commander et à patienter une semaine de plus… On avait initialement prévu de rester une seule semaine à Saint Martin, je pense qu’on peut déjà tabler sur 2 minimum… Et puis bon, les lessives, les avitaillements, les ships… C’est pas la partie la plus intéressante du voyage et on est déjà crevé à l’idée de tous ces trucs à faire ! Mais… Motivation !

(Et non JR, les catalogues des ships ne servent pas à écrire sa liste au père noël… :)